Brève histoire du Palais
Après la fondation de la SDN en 1919, la construction d'un palais est soumise en 1926 à un concours d'architecture. Cependant le jury ne parvient pas à départager les 377 propositions dont un avant-projet de Le Corbusier qui fut très discuté car il était extrêmement avant-gardiste pour son époque. Finalement, cinq architectes Carlo Broggi (Italie), Julien Flegenheimer (Suisse), Camille Lefèvre et Henri-Paul Nénot (France) ainsi que Joseph Vago (Hongrie) sont chargés d'élaborer un projet commun.
La première pierre du bâtiment est posée le 7 septembre 1929 et les travaux se poursuivent jusqu’en 1938. En 1933, le secrétariat de la SDN s'installe déjà dans les parties terminées de la construction puis, en 1936, la plus grande partie du personnel installée dans le siège du Palais Wilson emménage dans le Palais des Nations quasiment terminé. L'aménagement intérieur se compose encore en grande partie des matériaux offerts par les pays membres de la SDN. Toutefois, la SDN est déjà politiquement paralysée jusqu'en 1945, à sa dissolution. Pendant la durée de la Deuxième Guerre mondiale, le bâtiment est presque désert.
Suite à la transmission du bâtiment aux Nations unies, fondées en 1945 pour succéder à la SDN, le complexe reprend vie et est étendu à différentes reprises. Le bâtiment S1 est agrandi entre 1950 et 1952 autour de trois planchers supplémentaires alors que le bâtiment D est construit pour accueillir le siège temporaire de l'Organisation mondiale de la santé. Le bâtiment E, baptisé Nouveau Bâtiment, est construit entre 1968 et 1973 pour abriter un centre de conférences. Au terme de ces extensions, le complexe s'étend sur environ 600 mètres de long et abrite 34 salles de conférences ainsi que 2'800 bureaux.
D’après un projet intitulé «Plan stratégique patrimonial de l’Office des Nations Unies à Genève», le Palais des Nations devrait subir une importante rénovation pour remédier aux divers problèmes d’entretien résultant de 70 ans d’usage normal du Palais et de 40 ans d’usage du Bâtiment E. D’après un rapport du Secrétaire général, les bâtiments du Palais de plus en plus délabrés «représentent un risque croissant pour la sûreté, la sécurité et la santé des délégués auprès de l’Organisation des Nations Unies, de son personnel, des représentants de la société civile et des 100'000 et quelques personnes qui les visitent chaque année». Si tout se passe comme le recommande Ban Ki-moon, le plan de rénovation genevois ne démarrera qu’après la fin des travaux à New York, la grande transformation dont le coût total est estimé à 618 millions de francs suisses (CHF) devraient durer de 2015 à 2023.
I.G.-G., 6 mars 2012