Sorti le 1er novembre, la deuxième édition de « Gestion des dépouilles mortelles lors de catastrophes. Manuel pratique à l’usage des premiers intervenants » est issu d'une collaboration entre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation panaméricaine de la santé (PAHO). Il contient des directives pour les personnes qui interviennent directement après une catastrophe, souvent des habitants des zones touchées, dans le but de promouvoir une gestion plus organisée et digne des dépouilles et de faciliter leur identification future.
Compte tenu des difficultés logistiques et humaines auxquelles font face ces intervenants, le manuel recommande d’attribuer un code unique à chaque dépouille, de prendre des photos et d’enregistrer tout de suite ces informations, puis de placer les corps dans des sacs et de les entreposer temporairement de façon aussi ordonnée que possible. Il explique en outre l’importance d'établir une liste des personnes disparues et de centraliser toutes les informations récoltées. Le manuel met également l'accent sur le respect des familles des disparus : en leur offrant soutien et informations, il est possible d'atténuer quelque peu leur douleur.
La première édition du manuel date de 2006. Il fut le fruit d'une réflexion lancée par le CICR et le PAHO un an après le tsunami dévastateur qui fit près de 230,000 victimes en Asie du Sud-Est en décembre 2004. Cette tragédie illustra en effet l'importance de disposer d'instructions claires et simples que des premiers intervenants non-professionnels puissent suivre facilement lors de catastrophes naturelles de cette envergure.
Ce cliché a été pris début 2005 à Banda Aceh, sur l'île de Sumatra, par le célèbre photojournaliste international Paolo Pellegrin lors d'un voyage dans l'archipel indonésien pour documenter les séquelles du tsunami. Membre de la prestigieuse agence Magnum Photos, Pellegrin a été primé par le World Press Photo 2016 pour son œuvre multimédia « Desperate Crossing ». Il a publié plusieurs livres, dont « As I was dying » (Dewi Lewis publishing 2007) dans lequel il décrit son travail ainsi: "Lorsque je fais mon travail et que je m'expose à la souffrance des autres – leur perte et, parfois, leur mort – j'ai l'impression de servir de témoin; mon rôle et ma responsabilité étant de capturer cela pour notre mémoire collective."