Le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR) vient de célébrer le premier anniversaire du Cadre de Sendai (2015-2030), l'un des plus ambitieux accords mondiaux pour la Réduction des Risques de Catastrophe (RRC). Il a été adopté durant la troisième Conférence mondiale des Nations Unies pour la RRC le 18 Mars, 2015, dans la ville japonaise de Sendai. Plus de 20 millions de personnes dans le monde entier ont pris part à la campagne en ligne #switch2sendai pour marquer cette date.
Le Cadre de Sendai vise à parvenir à une réduction substantielle des pertes et des risques liés aux catastrophes en termes de vies humaines, d'atteinte aux moyens de subsistance et à la santé des personnes. Il vise également à augmenter le nombre de pays dotés de stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe, à soutenir la capacité de mise en œuvre des pays en développement et de renforcer les dispositifs d'alerte rapide multirisque.
Selon UNISDR, entre 2005 et 2014, les catastrophes ont tué 700'000 personnes, affectées 1.7 milliards et causé 1.4 trillions de dollars de dommages économiques. Il souligne que « l'action qui s'attaque aux défis liés des risques de catastrophes, du développement durable et des changements climatiques est une priorité centrale étant donné que 90% des catastrophes naturelles majeures enregistrées entre 1995 et 2015 furent liées au climat et aux conditions météorologiques, y compris des inondations, des tempêtes, des canicules et des sécheresses. » Dans un monde interconnecté, l'impact d'une catastrophe peut trop facilement se faire sentir loin de son épicentre. Quelque 50 millions de personnes dans le monde ont été touchées par 32 grandes sécheresses enregistrées à travers l'Afrique, l'Asie et les Amériques en 2015. Soit le double du nombre de sécheresses dans le monde par rapport à la moyenne annuelle entre 2005 et 2014.
Reconnus internationalement pour leurs projets à grande échelle, les photographes documentaires primés Mathias Braschler et Monika Fischer ont voyagé dans 16 pays, sur tous les continents, à la rencontre de ceux et celles qui sont directement exposés aux conséquences du changement climatique. Le projet « Humain Face of Climate Change » rassemble les portraits et interviews de plus de 60 personnes, publiés dans un ouvrage du même nom aux éditions Hatje Cantz. Parmi eux, Gouro Modi, vacher et son fils Dao, membres de la communauté Peule, de Korientzé, au Mali. Gouro leur a confié « Nous sommes fatigués, très fatigués parce que le climat a changé. Nos maisons sont loin d'ici. Nous sommes partis parce qu'il ne pleuvait plus assez. Avant, il pleuvait beaucoup mais plus maintenant. Quand j'étais enfant les animaux mangeaient bien; les gens se nourrissaient bien et tout allait bien. J'ai peur. Tous les éleveurs et les bergers ont peur. S'il n'y a pas d'eau, nous devront creuser pour que les vaches puissent trouver à boire. Notre espoir est que l'eau ne disparaisse pas tout de suite. Nous prions pour que l'eau vienne afin que les animaux puissent trouver de la nourriture ».